Anne Parillaud

Elle découvre le cinéma à 14 ans lors d'une projection du Fantasia de Walt Disney à Saint-Mandé. Sa mère la pousse à prendre des cours de danse, puis de théâtre, pour soigner son allure et sa diction. 

Vite repérée, elle débute dans des films qu'elle préfère désormais oublier. On passera ainsi sur le sensuel Patricia, un voyage pour l'amour. L'hôtel de la plage, réalisé par un Michel Lang alors auréolé de l'énorme succès d'A nous les petites Anglaises, lui apporte une petite notoriété, et Girls est une chronique de la vie d'une bande d'adolescentes dont elle partage la vedette avec Zoé Chauveau. 

Ecoute voir... lui permet de tourner avec Catherine Deneuve, puis Alain Delon la choisit lui-même pour des apparitions dans les deux premières réalisations de l'acteur, Pour la peau d'un flic et Le battant. 

Anne Parillaud est alors “vendue” comme la jeune première qui monte, mais la suite immédiate est assez décevante, mis à part une très jolie composition dans le téléfilm "Vincente", où elle prouve qu'elle n'est pas qu'une jolie potiche. 

On se souvient aussi de ses apparitions publicitaires, notamment pour Woolite. Mettant finalement un terme à une longue période de “vacances” mise à profit pour “se ressourcer”, Sébastien Japrisot et Ettore Scola remettent en selle Anne Parillaud qui tient deux petits rôles dans Juillet en septembre et dans Quelle heure est-il ?. 

Sonne alors – enfin – l'heure du triomphe, suite à sa rencontre avec Luc Besson, qui, tombé amoureux d'elle, lui écrit sur mesure le rôle-titre de l'agent très spécial Nikita et fait d'elle une star. 

Impressionnante de détermination et de violence rentrée, elle fait l'unanimité et force l'admiration des membres de sa profession qui lui décernent le César 1991 de la Meilleure actrice. 

Sacrée vedette internationale dans le sillon du succès du film à l'étranger (les Américains en feront même un remake avec Bridget Fonda, Nom de code : Nina), Anne Parillaud s'envole pour Pittsburgh jouer un vampire qui ne s'attaque qu'aux mafiosi dans Innocent blood, sous la direction de John Landis. 

L'échec est malheureusement cinglant. 

Le cinéaste néo-zélandais Vincent Ward fait alors appel à elle pour Cœur de métisse où, mi-indienne mi-québécoise, elle subjugue l'Esquimau joué par Jason Scott Lee. Diane Kurys la confronte à Béatrice Dalle dans un duel psychologique entre deux sœurs, mais le succès ne suit plus et Anne a beau partager sa carrière entre Etats-Unis et Europe, elle ne retrouve pas les sommets apportés par Nikita. 

Déterminée à casser son image, à ne pas se fondre dans la masse des studios hollywoodiens, ses choix ne laissent d'étonner : elle enchaîne deux indépendants américains qui resteront inédits en France (ou presque), Dead Girl et Frankie Starlight, joue dans le thriller psy raté de Francis Girod Passage à l'acte, puis retrouve quelques galons de noblesses en incarnant Anne d'Autriche dans L'Homme au masque de fer. 

Mûrie, mais pas assagie, elle plonge dans le cauchemar orchestré par Raoul Ruiz à l'occasion du très étrange Jessie, flop monumental en salles et essai surréaliste par le réalisateur chilien de se frotter au sérail hollywoodien. 

Aujourd'hui catalputée dans la grande famille Lelouch au gré de Une pour toutes, Anne Parillaud semble toujours trouver un troisième souffle. 

Espérons que cette quête trouve son objet.

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